Le taoïsme et le rêve

Un peu comme pour la tradition aborigène, le taoïsme est la voie du rêve. La Voie de l’immortalité en effet, a toujours recherché la vérité et la connaissance autrement que par la maîtrise des mots et par un mental limité en conscience. Elle a toujours privilégié l’accès le plus direct à l’inconscient plutôt qu’à la pensée, au ressenti plutôt qu’à l’alphabétique. Cet article raconte cette histoire et ce cheminement onirique.

· Concepts taoïstes,Développement perso

Par Laurent CHATEAU

Le taoïsme est la voie du rêve

Un peu comme pour la tradition aborigène, le taoïsme est la voie du rêve. La Voie de l’immortalité en effet, a toujours recherché la vérité et la connaissance autrement que par la maîtrise des mots et par un mental limité en conscience. Elle a toujours privilégié l’accès le plus direct à l’inconscient plutôt qu’à la pensée, au ressenti plutôt qu’à l’alphabétique. A l’image d’un temple, les maîtres ont depuis l’origine opté pour le sanctuaire (le « Naos » grec) plutôt que pour le seuil, pour l’efficacité discrète et dissimulée du Yin plutôt que pour la porte Yang, trop visible et accessible au profane. La graine est cachée dans la pomme et ne s’expose pas facilement aux rayons du soleil. Voir la graine en dépassant l’écorce, voilà la grande histoire du Dao.

Une défiance pour les mots

Depuis toujours, les taoïstes se défient des mots, trop partiels, trop partiaux, trop subjectifs et surtout trop limités. Cet assortiment de lettres est impuissant à décrire avec précision des principes aussi subtils qu’un paysage, un parfum ou une émotion forte. Leurs limites lexicologiques sont plus grandes encore à décrire le Cosmos ou la totalité du Dao. C’est la raison pour laquelle il est dit dans la première phrase du Tao Te King que : « Ce qui se fait nommer le Tao n’est pas le Tao ». Comme pour l’électricité, le Tao ne se décrit pas, au mieux il s’observe et se ressent, on sait qu’il est à l’œuvre sans pouvoir en dire davantage. C’est la raison pour laquelle les Maîtres l’appellent « Le Grand Mystère », parfois le Mystère des Mystères », et lorsque les disciples sont très insistants : le Mystère des Mystères des Mystères.

Cette défaillance et défiance pour les mots se retrouvent dans la mise à distance de la pensée analytique et du savoir académique. Le savoir des hommes est séquentiel, subjectif, artificiel, réducteur et provisoire ; ce que l’on croyait juste hier comme la psychanalyse freudienne ou la physique newtonienne ne le sera plus demain. Il manquera toujours les dimensions du Tout, l’espace entre les choses, l’intervalle des plans, l’interaction de tout avec tout. C’est la raison pour laquelle Tchouang Tseu déclare péremptoirement qu’« un savoir ne sait rien » et que Lao Tseu affirme que « Celui qui sait n’a pas un large savoir, un large savoir ne connait rien ». Lie Tseu ajoute même que le savoir du "sachant" est superficiel : « Qui a trouvé se tait, qui sait se tait aussi. Silence et ignorance sont des discours et savoirs parfaits ». Parce que penser ne permettra jamais l’accès à la connaissance véritable, ne rien dire est la meilleure définition que l’on pourrait donner du Dao, l’absence de cercle peut en être sa forme.

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Les enfants sont les maîtres du rêve

Pour autant, si la voie du « Penser » est impuissante pour atteindre le Dao, il est possible en revanche de s’en approcher par la voie alchimique et par la voie du rêve, chemins qui se croisent souvent.

Les maîtres en la matière font moins d’un mètre et ils s’appellent les enfants. Situé à mi-chemin des territoires du réel et de la fiction, l’enfant a du mal à discerner l’un de l’autre et tout lui est accessible. Observateur totalement réceptif (TaïYin) à l’image de l’Eau dont il est constitué plus encore que les adultes, l’enfant est capable de percevoir ce que les grandes personnes pressées et écrasées par la charge de la réalité, ne peuvent plus capter. Il est capable de donner vie à ce qui ne répond pas aux lois physiques et rationnelles des adultes : un ours en peluche qui parle, un objet qui vole, tout lui est possible, la réalité peut devenir infinie. La réalité de l’enfant est une réalité joyeuse, ouverte et sans murs qui fait front à la réalité triste, fermée et prévisible de l'adulte. L’enfant créé et joue, l’adulte répète et se conforme.

A l’image de l’enfant, c’est parce qu’il est encore capable de rêver que le taoïste est capable de s’ouvrir au merveilleux. L’homme qui ne rêve plus ne peut accéder au bonheur, ne peux plus cerner la joie du dehors et révéler la joie du dedans. L’homme (ou la femme) qui ne rêve plus, ne voit plus que ce qu’il connaît déjà et ne se laisse plus surprendre et enchanter par la vie qui l'entoure. L’humain diurne qui ne rêve plus s’installe dans un corral, en fermant derrière lui la porte de la stagnation. Exécutant du monde des autres, il perd sur la voie de son évolution le potentiel de lui-même et son infinitude.

Les taoïstes ont cherché à retrouver le pouvoir alchimique de l'enfant

Cherchant à poser sur le monde le regard de l’enfant, les taoïstes ont découvert différents moyens pour altérer leur conscience et se rapprocher de l’Unité Suprême. Le plus simple d’entre eux est celui de l’ivresse. Cette méthode a été empruntée par exemple par le célèbre poète Li Po (VIIIe siècle ap. JC) et probablement aussi par Baudelaire (qui a essayé bien d’autres substances encore). Cette voie créative provoque généralement le rejet de la société et des contemporains de ces « vagabonds célestes ».

De manière plus audacieuse, les taoïstes ont tenté il y a plus de 2 000 ans l’alchimie externe (WaïDan), constituée d’ingrédients interlopes et variés, d’origine végétale (plantes, champignons, branches…), minérale (poudre de minéraux…) ou animale (excréments…). Cette recherche risquée a sans doute permis à la médecine de l’époque de progresser mais a également envoyé ad patres un certain nombre de proto-alchimistes malchanceux. Consciente des inconvénients de l’ingestion de ce type de décoctions ou de breuvages équivoques, la dynastie des Song (Xe-XIIIe siècle ap. JC) a préféré opter pour l’alchimie interne (NeïDan) avec ses méditations avancées, destinées sans adjuvant pathogène, à raffiner progressivement l’énergie circulant dans l’organisme, jusqu’à revenir au sans-forme (WuJi) et au Dao.

La pratique corporelle et énergétique est au cœur de cette voie alchimique de transformation intérieure. Pour ne pas se perdre dans les mots, les maîtres invitent souvent à « lire moins et à pratiquer plus ». De la même manière, ils rappellent qu’il convient de pratiquer avec « 20% de conscience et 80% de vide ». A bien y réfléchir, il s’agit bien là d’une autre définition du rêve. La tradition nous demande de pratiquer nos arts énergétiques comme si on devait évoluer dans un rêve, sans idée préconçue sur l’objectif à atteindre ou la sensation à observer, sans souci d’une perfection inaccessible dans la forme ou dans l’intention, sans contraction mentale sur la position du pied, du doigt ou de l’organe ciblé. La perfection n’existe pas dans le monde du rêve, seul existe ce qui est juste et signifiant dans l'instant, ce qui veut exister. Le rêve renvoie au monde de l’information. On ne demande pas à une information d’être parfaite, on lui demande de nous enseigner. Comme l’affirme Tchouang Tseu, « on peut devenir parfait mais ignorer la perfection, voilà la perfection ». Dans cette totale spontanéité, la pratique du rêve nous invite à « être agi », à pratiquer ce qui est là et qui demande simplement à apparaître, à donner forme à l’ « inconçu » dans une logique de totale réceptivité et d’absence totale de limite. La voie alchimique nous demande de pratiquer comme un petit point blanc dans un univers de Yin noir, à l’inverse de la vie courante qui nous fait évoluer comme un petit point noir dans un océan de Yang blanc, visible, manifesté et limité. Réception.

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Le sommeil taoïste est sans rêve

Si le rêve est un monde possible sur la voie de l’immortalité et de la verticalité, le sommeil du taoïste des villes et des champs (voir la définition dans cet article) est un sommeil théoriquement sans rêve. Tchouang Tseu affirme ainsi que : « L’homme véritable ne rêve pas pendant son sommeil. Il ne se fait pas de souci à son réveil ». Le taoïste prend le réel comme il vient et cherche à s’adapter pour maintenir l’équilibre dans le présent, installe l’harmonie en s’appuyant sur les forces du lieu et du moment, en anticipant et en transformant les risques en opportunités.

Afin d’installer ce monde sans rêve, il pratique la Voie et les vertus du Tao Te King. Il mange des aliments de qualité et avec discernement, selon la saison et sa propre constitution. Il élimine les excitants et les produits trop raffinés. Il vide le Cœur, travaille le calme et le silence. Il s’entoure de nature et fait bouger son corps, il aime son métier et ne cherche pas à briller parmi les hommes. Vie simple et le plus souvent anonyme, il se met au diapason du « juste ». Un article a décrit cette notion.

Le sommeil se loge dans le Foie

Le Foie gouverne le sommeil et les rêves. Autrement formulé, bien dormir suppose de travailler l’équilibre de son Foie. Si l’on se réveille régulièrement entre 1h et 3h du matin (heure solaire), on sait que son Foie est en déséquilibre et qu’il nous faut travailler à le réharmoniser par la voie énergétique (Qi Gong), par des exercices pour les yeux (Mu Gong) et pour les tendons (Yi Jin Jing) notamment, par l’alimentation et la diététique, les massages (Tuina) ou par l’acupuncture-digipuncture-moxibustion.

A propos du Foie, image poétique et peut-être enfantine, les maîtres de la tradition parlaient des 3 âmes célestes (Taï Guang – Lumière éminente, 2) Shang Linh – Âme plaisante et 3) Yu Jing - Essence cachée) logées dans le Foie durant la nuit et dans les yeux dans la journée. Appelées globalement « Hun », chacune est connectée à un centre énergétique du corps (DanTian). Elles ont pour but de créer des symboles et des images (puisque le Foie est en lien avec la vue, les yeux d’ailleurs bougent pendant certaines phases de rêve) pour rapporter des informations utiles et brutes, sans analyse ni interprétation, en provenance de son corps, de sa réalité terrestre ou bien des plans subtils.

Nourri par les Reins qui détiennent le « Mandat céleste » (Tian Ming) et la mission de vie, le HUN contrôle les idéaux, la rêverie, la direction générale de l’existence de l’individu, de sa propre nature, de son potentiel créatif et incarnatif, de la raison pour laquelle il est venu s’incarner. Lorsque l’énergie du Foie est équilibrée et que l’individu connaît le sens de son existence, on dit qu’il est parvenu à « réveiller son « Dragon vert » ou son « Dragon céleste » et qu’il en a permis l’envol. En situation de déséquilibre, les émotions gagnent en amplitude et en force, un flottement existentiel et un sentiment d’inutilité peuvent s’installer, la rêverie peut devenir excessive, l’insomnie s’installer. Des crises de somnambulisme peuvent apparaître.

Il est dit qu’à la mort de l’individu, le HUN quitte le corps depuis le sommet du crâne (BaïHui) pour rejoindre la Grande Ourse. Tout au long de sa vie, il a pris note et rapporte les actions, les rêves et les pensées de l’individu aux esprits célestes qui président la destinée, afin d’en déterminer le degré de vertu.

Le travail du rêve dans la tradition taoïste

Dans une recherché d’évolution spirituelle ou tout simplement pratique et d’amélioration de sa vie terrestre, le travail du rêve existe dans la plupart des traditions du monde, notamment bouddhiste, taoïste ou tibétaine mais beaucoup de pratiques sont encore aujourd’hui gardées secrètes.

De manière pragmatique, les anciens médecins chinois pensaient que la période du rêve était la meilleure période pour diagnostiquer l’origine des maladies. Les Classiques du SuWen et du LingShu y font référence. Ils relèvent notamment les déséquilibres suivants :

  • L’énergie du Bois : une personne en manque de cette énergie peut rêver qu’il est un champignon (ou émaner un parfum de champignon), qu’il est couché sous un arbre sans pouvoir ou oser se relever. En cas d’excès de l’énergie du Bois, il peut rêver de colère, de combats, de bataille.
  • L’énergie du Feu : une personne en manque de cette énergie peut rêver qu’il (ou elle) cherche du feu, de collines et de montagnes avec de la fumée et du feu, de villes très peuplées, d’une foule dans laquelle il est difficile d’avancer, de passages étroits, de boyaux. En cas d’excès de l’énergie du Feu, il peut rêver de rire, d’incendies et de la peur associée, de lutter contre des incendies, d’avoir des brûlures.
  • L’énergie de la Terre : une personne en manque de cette énergie peut rêver de manquer de nourriture, de bâtir des murs, des maisons ou des collines battues par le vent et la pluie. En cas d’excès de l’énergie de la Terre, il peut rêver de chansons et de musique, que le corps est lourd et qu’il a du mal à se soulever, de marécages, de maisons en ruines.
  • L’énergie du Métal : une personne en manque de cette énergie peut rêver d’êtres ou d’objets blancs, d’objets étranges en métal, de s’élever dans le Ciel, de voler ou de s’élever, de pleurer ou d’avoir peur. En cas d’excès de l’énergie du Métal, il peut rêver d’exécutions capitales avec beaucoup de sang, de tueries par armes blanches, de soldats et de guerres.
  • L’énergie de l’Eau : une personne en manque de cette énergie peut rêver de côtoyer un abîme, de naviguer et/ou d’être englouti sous les eaux ou de s’y cacher, d’être noyé, de sentir son dos séparé de la taille. En cas d’excès de l’énergie de l’Eau, de traverser une effrayante étendue d’eau, de tomber, que les Reins et le dos sont séparés ou désossés.

Le « Zhougong Jie Meng » (La clef des rêves du Duc de Zhou), est le premier "dictionnaire symbolique des rêves". Il recense de très nombreuses images oniriques et en livre une interpétation précise et classifiée. Il y distingue notamment 5 déclencheurs de rêve : la joie, les sujets que l'on a évoqué ou les actes de la journée précédente, les sujets auxquels ont a pensé, la peur et l'effroi. Il existe également les rêves justes, sans émotion préalable.

En allant plus loin que le simple quotidien, certaines traditions taoïstes évoquent 2 catégories de rêves :

  1. Les rêves karmiques qui proviennent d’une vie antérieure, de la jeunesse ou d’événements survenus récemment. Les rêves en référence avec le passé semblaient apparaître sur un fond noir, les rêves relatifs au futur sur un fond blanc.
  2. La clarté mentale qui provient d’une détente profonde du corps, du cœur et de l’esprit, lorsque tous les sens sont au repos. Cette clarté permet d’accéder à des informations qui ne nous ont jamais été transmises auparavant. Plus l‘état de conscience de l’individu s’élève, plus ses rêves s'éteignent ("L'homme véritable ne rêve pas durant son sommeil" de Tchouang Tseu) et sont remplacés par un état de clarté lumineuse d’une grande pureté, une sorte de dialogue avec les "immortels célestes".
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La pratique taoïste du rêve lucide

Certains rêves étaient jugés contrôlables et d’autres pas. Pour faciliter l’accès aux rêves lucides, il était conseillé dans la tradition de visualiser une perle blanche et brillante au niveau du 3è œil (Yin Tang) au coucher. Si cet exercice perturbait l’endormissement, il était recommandé d’imaginer une perle rouge et brillante au niveau de la gorge, pour faire taire le bavardage intérieur.

Afin de mieux contrôler le rêve, il était suggéré pendant la journée d’imaginer que tout ce que l‘on voyait, sentait, mangeait etc. provenaient d’un songe. La frontière entre le monde du rêve et le monde réel s’estompant, le subconscient commence à mélanger la conscience des expériences réelles avec les expériences vécues pendant le rêve. Il peut être alors possible de voyager dans d’autres mondes ou dimensions. En transformant les rêves en vacuité, on obtenait la maîtrise de l’état de rêve. Dans ce jeu du mariage des plans, elle peut par exemple (et à l’image de Tchouang Tseu qui se rêvait en papillon), me faire demander si c’est moi qui ait écrit cet article ou si c’est cet article qui s’est écrit en pensant à moi. En cas de doute, les maîtres demandaient à ce que l'on observe sa respiration. Si l'on se voyait respirer, on était dans la réalité. En l'absence de respiration, on était dans le rêve.

La pratique de ces exercices de relativisation du réel ne sont toutefois pas sans risques car ils peuvent amener certains esprits psychologiquement fragiles à des croyances ou des comportements schizophréniques. Ces exercices ne peuvent être engagés que sous la supervision d’un maître bienveillant et compétent. Ils sont à bannir en cas de pression forte du réel (responsabilités professionnelles…) ou si vous êtes éloignés de la Terre et de la nature qui rééquilibrent, car ils ont tendance à décorporer la personne et la faire décrocher de la réalité.

A bien y regarder et à certains égards, la distanciation du réel par les jeux vidéo, les youtubeurs ou la TV (i)réalité, s’assimile à une « onirisation » schizophrénique de nos sociétés.

Il était indispensable dans la tradition de travailler le corps ("chauffer le chaudron") avant de travailler la pacification des émotions puis d'apprendre à canaliser l'esprit. Appelés "petite mort", les rêves n'étaient travaillés qu'en dernière intention car on y côtoyait le royaume des esprits. Les taoïstes originels pensaient en effet que les plans subtils étaient peuplés d’entités lumineuses pour certaines d’entre elles ("Shen", haut astral, connaissance et révélations), sombres et malignes pour les autres ("Gweï", bas astral, mensonges et illusions), et qu’il convenait d’éviter. Pour les risques qu’ils comportaient, tous ces exercices oniriques se transmettaient généralement de Maître à disciple et n’étaient pas écrits. 4 000 ouvrages du Canon taoïste restent cependant à traduire et peut-être que certains d’entre eux y font explicitement référence, outre l’ouvrage classique « Zhougong Jie Meng » auquel on a rapidement fait allusion. Sur le plan de la tradition alchimique, Chen Tuan (Xè s. ap. JC) est le maître de référence de la voie taoïste des rêves avec ses formes couchées (Jing Gong).

Un exercice pratique pour développer son intuition

On a décrit ailleurs** un exercice qu’on a appelé « Faire venir le dragon céleste ». Sans danger, il est très efficace pour développer sa capacité intuitive, trouver de nouvelles pistes créatives sur un projet donné (professionnel ou personnel), une relation affective ou simplement pour laisser s’exprimer sa petite voix intérieure. C’est la manifestation avancée de l’expression célèbre : "la nuit porte conseil".

Imaginez que vous vous posiez une question, d’une quelconque nature : qu’aimerais-je réussir dans ma vie ? Quel cadeau offrir à la Saint Valentin ? Dois-je créer mon entreprise et comment ? Quel concept mettre en avant pour la prochaine campagne publicitaire ? Quels nouveaux services apporter à mon produit ? Comment me réconcilier avec Robert ? Etc.

  1. Formulez bien la question que vous vous posez avant de vous coucher. Il est inutile que vous l’écriviez. Pensez-y simplement avec intensité et conviction mais SANS effort mental. Vous savez simplement que vous allez y penser.
  2. Prévoyez avant de vous coucher du papier et un stylo à proximité de votre oreiller. Vous allez devoir vous en servir.
  3. Paramétrez si possible la sonnerie du réveil sur une mélodie douce et qui s’arrête automatiquement après un délai pas trop long, 30 mn avant l’heure de votre réveil et lever théorique.
  4. Une fois endormi, si vous avez le sommeil agité, rappelez si vous en avez conscience la question posée avant la nuit et « rêvez de la réponse », amenez mais SANS FORCER des images, des sons, des impressions, des sensations. Commencez (même les yeux fermés) à noter sur une feuille de papier (ou des post-it) que vous aurez mis à proximité les retours et réponses qui vous parviennent. Evitez d’allumer si possible la lumière pour ne pas vous éveiller complètement. Restez dans cette « brume » semi-consciente.
  5. Lorsque le réveil se met à sonner (avec un peu d’habitude, on peut même se lever pour l’éteindre et se recoucher pour reprendre l’exercice), on rappelle alors doucement la question (les yeux sont fermés) et on laisse venir librement et sans censure les réponses qui nous parviennent. On peut noter rapidement (mêmes les yeux fermés) les retours qui nous sont adressés sur le papier qu’on aura préalablement préparé.
  6. Lorsqu’on a noté toutes les idées qui nous sont parvenues, vous pouvez pleinement vous réveiller, emporter vos notes et les reprendre tranquillement dans le courant de la journée.

Cette phase de pré-réveil est une période importante et très riche. C’est un temps souvent négligé qui permet pourtant de simplifier une réalité complexe ou complexifiée par le mental. Notre corps est musculairement au repos, notre système émotionnel et sympathique est au point mort (on a encore rencontré personne), notre mental est également assoupi (pas de dossier en vue, on n’a pas encore d’agenda en tête). Cette période de « semi-conscience » et de « triple repos » créé un vortex, une passerelle privilégiée avec notre inconscient, entre le cerveau gauche et le cerveau droit, entre le monde neuronal de l’analyse et le monde imaginal, entre notre plan de réalité et les plans subtils. Les associations sont alors multiples, combinatoires et multidimensionnelles. On vient puiser dans la base de données de l’univers que Teilhard de Chardin a appelé la « noosphère » et sa profondeur est insondable. De toutes les réponses qui vous viennent, les meilleures sont celles qui trouvent une réponse vibratoire dans votre corps. Celle qui nous fait le plus vibrer est la réponse « juste » et d’évidence. La réponse vous « parle » et vous savez par la vibration qu’elle vous inspire qu’elle est vraie.

Il n'y a plus alors qu'à pratiquer.

Faites de beaux rêves...

Pour en savoir plus :

** « Mon ego, ce héros » - Laurent CHATEAU, Dangles, 2015