Par Laurent CHATEAU
18 principes inspirés par la nature pour étudier le réel
L'humanité pensait avoir dompté le virus couronné et reprendre une vie "normale" mais celui-ci commence déjà à se transformer et à muter, conformément aux principes de la vie qu'il porte depuis plus de 3 milliards d'années : l'adaptation et la mutation permanente. On pensait l'isoler et c'est lui qui nous isole. On pensait recommencer à voyager et c'est lui qui se met à se déplacer par ses variants, en se drapant du chapeau melon britannique, du kimono japonais ou de l'amabheshu zoulou. La vie n'est que variation et changement, mutation et transformation ; à l'image de l'eau, elle s'infiltre partout. La fixité et la projection mentale de l'homme (l'amour éternel, l'éradication des virus...) s'abstraient du réel, relèvent de l'incantation propitiatoire et de la pensée magique. La relativité d'Einstein est en train d'être dépassée par la physique quantique, qui ne sera elle-même qu'une étape.
Dans le cas qui nous préoccupe, si nous voulons mettre un terme à la tempête virale, il nous faut répondre au principe du vivant par d'autres principes de vie puisque l'Homme porte la vie, l'Homme EST la vie. Selon Teri Shors, professeure de biologie à l'Université du Wisconsin, 8 % du génome humain serait d’origine virale, constitué des anciens virus qui nous ont infectés. Ce rappel ontologique de la prééminence du biologique est l'une des trois leçons de la crise du COVID.
Cet article souhaiterait interroger le déséquilibre que l'on observe (la pandémie du Covid) à l'aide de la grille de lecture des 18 principes taoïstes présentés dans d'autres ouvrages, principes qui sont autant de clés de lecture du réel, inspirées par le vivant et la nature.
Comme tout modèle, cette grille simplifie et écrase la complexité de la réalité, notamment en ne faisant pas apparaître les interactions combinatoires qui s'expriment à tout moment entre les principes. Il présente cependant l'intérêt de faciliter la compréhension des phénomènes, de partager voire de faire converger les avis comme les visions mais surtout d'aider à la décision, de guider l’action et de faciliter sa mise en œuvre.
Dans le cas de la crise du COVID (de genre masculin pour parler du virus, féminin lorsqu'on l'envisage comme une maladie ;-)), nous souhaitons utiliser les 18 principes socles de la pensée taoïste pour identifier les questions que nos dirigeants (gouvernement, administrations, entreprises...) auraient pu (ou devraient encore aujourd'hui) se poser pour résoudre de la manière la plus "naturelle" qui soit, le déséquilibre sanitaire de la crise sanitaire actuelle. Cette liste est naturellement non exhaustive et pourrait donner lieu à de passionnantes séances de créativité.
L'analyse de la gestion de la crise sanitaire par les 18 principes
Principe 1 - Harmonie : La gestion sanitaire fait-elle l'objet d'un consensus scientifique ? Que faudrait-il faire pour obtenir le consensus scientifique ? La gestion sanitaire est-elle bien acceptée par la population (par les salariés) ? Quelles sont les populations les plus réfractaires ? Comment les associer ? Toute la population est-elle équitablement traitée (masques, tests, vaccins...), ruraux/urbains, anciens/jeunes, soignants/patients, aisés/démunis... ? Que faudrait-il faire pour que ce soit le cas ?...
Principe 2 - L’impermanence : Comment est (a été) géré l’imprévu ? La crise ? L’erreur ? La survenance de la pandémie, la mutation du COVID étaient-elles prévisibles ? Si oui, pourquoi n'a-t-elle pas été empêchée ? Si non pourquoi ? Comment corriger le dysfonctionnement à l'avenir ? Quelqu’un est-il plus particulièrement et naturellement désigné pour jouer ce rôle ? Comment est organisée la veille pour prévenir les prochaines pandémies ? Est-elle efficace au niveau mondial (OMS), national (ARS...), locale (collectivités) et des entreprises (Services prévention ou RH) en terme de formation, d'effectifs, d'outils, de réactivité etc. ? Des exercices de simulation sanitaire sont-ils réalisés de temps à autres ? Un plan de crise existe-t-il ? Quelles indicateurs avant-coureurs et de prévenance (le canari dans les mines) mettre en place ?...
Principe 3 - L’interdépendance : La coopération internationale fonctionne-t-elle correctement ? Que pourrait-on faire pour qu'elle fonctionne mieux ? La coopération public/privé (hôpital/cliniques, pouvoirs publics/laboratoires pharmaceutiques, monde politique/monde de la recherche universitaire...) ? Médecine humaine et vétérinaire ? Les ingénieurs de l'environnement sont-ils associés à la réflexion pour limiter le risque de nouvelles pandémies ? Certains acteurs manquent-ils pour gérer efficacement la crise ? Certains se sont-ils révélés inutiles ou freinants ? Le pays n'est-il pas trop dépendants d'autres pays pour la fabrication des éléments de gestion de la crise (masques, tests, vaccins...) ? Comment limiter le risque dans les années qui viennent ? Comment pourrait-on sans les brusquer, sensibiliser la population sur la contagiosité du virus ? De quelle manière l’ensemble des parties prenantes sont-elles (et devraient-elles être) associées à cette sensibilisation : collectivités, médiasphère, représentants du personnel, partis politiques, démocratie directe et participative... ?
Principe 4 - La bipolarité : Les dysfonctionnements sont-ils systématiquement examinés ? Partagés ? Les points de vigilance sont-ils connus ? Donnent-ils lieu à des actions correctives ? Les réussites et facteurs clés de succès sont-ils également connus et partagés ? A qui est confié cette tâche de diffuser l'information ? Célèbre-t-on les victoires, mêmes petites, sans cependant se reposer sur ses lauriers ? Chaque élément de la gestion du COVID (études scientifiques, appros et logistique, communication, règlementation, indicateurs de mesure...) est-il regardé avec ses points forts et ses points faibles ? Comment garde-t-on la trace de ce qui marche et ne marche pas pour prévenir les pandémies futures ?
Principe 5 - L’en-bas est à l’image de l’en-haut, la fractalité : Les dirigeants (gouvernement, direction des entreprises) sont-ils exemplaires (port du masque, respect des gestes barrières, vaccination...) ? La communication est-elle à la hauteur de l'enjeu et donne-t-elle envie de s’engager dans la prévention du risque ? Le personnel soignant est-il aussi bien traité que le patient (symétrie des attentions) ? Chacun est-il invité à proposer des pistes d’amélioration à l’échelle de son champ de compétences et d’intervention (personnel soignant notamment) ? Est-il écouté ?
Principe 6 - Le cosmocentrisme : Chacun a-t-il conscience qu’il contribue à un projet qui concerne la planète entière, que la planète est devenu un village (interdépendance du principe 3) ? Chacun a-t-il conscience que c'est une formidable opportunité pour changer et réorganiser (télétravail et nouveaux rythmes, rôle du management, place du numérique, nouvelles mobilités...), pour s'interroger sur sa relation à l'autre et à ses émotions (le masque, les distances sociales...), sur le besoin de la relation et chaleur humaine, sur la place du vivant dans nos sociétés et peut-être sur le sens de la vie elle-même, à titre personnel et collectif, sur la mortalité possible de notre espèce ? La pandémie mondiale n'est-elle pas l'occasion de modifier profondément le système socio-économique et notre rapport au vivant ? Quelle est la place des philosophes ou des anthropologues dans la crise ? Quelle est la place de la spiritualité ?...
Principe 7 - L’Unité/immortalité : Chacune des parties prenantes dans l'administration (dans l'entreprise) et au sein du gouvernement contribue-telle à un même objectif ? Qui s'assure de coordonner l'ensemble des lots et des parties prenantes de la gestion COVID et d'en assurer la cohérence d'ensemble ? Existe-t-il des décisions qui pourraient être les meilleures pour une administration ou un service mais nocive pour le projet dans sa globalité (j’économise sur le prix des masques mais ils s'avèrent inefficaces ou accentuant le déficit commercial) ? La crise du Covid ne repose-t-elle pas la question de notre rapport à la mort ? Celui-ci devrait-il changer (confiner tous les jeunes pour quelques mois d'espérance de vie des plus anciens) ?
Principe 8 - La Nature : Que diraient les oiseaux, les poissons etc. sur la gestion de la crise COVID ? Les « parties prenantes silencieuses » (faune, flore, beauté des paysages, générations futures…) ont-elles été conviées dans la réflexion du projet ? Comment limiter au maximum l’impact et l’empreinte environnementale du projet ? (ne pas jeter les masques dans la nature, fabriquer en matériaux biodégradables, recycler les seringues vaccinales etc.) ? Quelles actions sont engagées pour limiter les déchets liés à la crise ? Le projet s’inspire-t-il au maximum du bio-mimétisme (s'inspirer de l'organisation des ruches ou des fourmilières pour traiter l'afflux massif des patients etc.) ? Les entomologistes ont-ils été interrogés ? Ce « rappel à la Nature » est-il rendu visible par les patients (seringues recyclables...) ?
Principe 9 - La frugalité et le non-agir : Chaque lot du projet "Gestion de crise" a-t-il été optimisé pour consommer le moins de matière possible, le moins de temps, le moins de gestes, le moins d’énergie possible (fabriquer en France plutôt qu'en Chine, des centres de vaccination proches de chez soi, une seule injection au lieu de 2, fabriquer son masque plutôt que l'acheter, ne pas généraliser des tests avant de s'assurer de leur pleine efficacité...) ? Pourquoi les respirateurs vétérinaires n'ont-ils pas été utilisés pour répondre à la crise contrairement à d'autres pays et puisque c'était "la guerre" ? Les meilleurs et les plus motivés ont-ils été nommés à chacun des postes ? Comment s’en est-on assuré ? Les compétences des meilleurs épidémiologistes ont-elles exploitées ? Comment s’en est-on assuré ? Est-il évoqué l'importance du renforcement de l'immunité par le sport et l'alimentation notamment ? Quels conseils diététiques et/ou alimentaires ont été passés ? La crise du Covid n'est-elle pas une formidable occasion de promouvoir les médecines préventives et prophylactiques, généralement simples et peu coûteuses ?
Principe 10 – L’équilibre (retour à), l’alignement, la créativité : Les retours d'expérience des autres pays et des anciennes pandémies ont-ils été exploités ? Les meilleures pratiques (benchmarking) ont-elle été exploitées (Masquer, tester, isoler, traiter) ? Des techniques de créativité (Design thinking, Creative Problem Solving, brainwriting etc.) impliquant les principaux acteurs concernés, ont-elles été mises en œuvre pour trouver des idées inédites et novatrices ? Des outils de démocratie directe pourrait-elles être testées (mesurer l'acceptabilité sociale de certaines mesures d'isolement par exemple, le régime des attestations uniques en Europe etc.) ?
Principe 11 - La simplicité : Les pouvoirs publics profitent-ils de la crise sanitaire pour simplifier le millefeuille administratif dans le domaine des soins et de la santé publique ? Pour s'appuyer sur l'efficacité du privé en matière d'approvisionnement et de logistique ? Le reporting et la quantification objective des cas sont-ils simples et fiables ? Les procédures de mise en œuvre (masques, tests, vaccins) sont-elle simples (celle de l'injection intradermique du vaccin comporterait en France 60 pages contrairement aux autres pays) ? Les responsables sont-ils missionnés pour "faire simple et efficace" ou sont-ils de simples applicateurs de procédures ? Qui est chargé de s'assurer de la simplicité et de la simplification croissante du fonctionnement du système ? Quelles remontées et quelle prise en charge par le système en cas d'alerte de complexité ou d'inefficacité ? Quelle capacité du système de les intégrer et d'évoluer ?
Principe 12- Le non attachement et la liberté : Chacun (médecin prescripteur, infirmière...) dispose-t-il d’une marge de manœuvre pour décider ce qu’il pense être le meilleur pour l'efficacité locale de son action (Hydrochloroquine ou pas) ? Sait-on dire non et l’expliquer ? Sait-on ralentir en cas de besoin avant d’agir pour s'assurer de l'efficacité ou de l'absence de risque (tests, vaccins...) ? Accepte-t-on des avis divergents (Raoult...) ? Laisse-t-on à chacun son droit de renforcer son immunité ou sa distanciation sociale comme il l'entend ? Comment renforcer le discernement individuel et le sens des responsabilité plutôt que la contrainte (Dans la nature, l'animal malade s'éloigne spontanément de la meute) ?
Principe 13 - L’intuition et la spontanéité : Est-il autorisé d’avoir des intuitions pour gérer le projet ? Comment sont-elles discutées et intégrées dans le lot ou le projet ? Comment sont-elles gérées lorsqu’elles entrent en contradiction avec le résultat apparent des études « rationnelles » ? Quel est leur poids au sein du projet par rapport à la pure rationalité ? La spontanéité est-elle acceptée par le système ?
Principe 14 - La bonté : Le personnel soignant est-il aussi bien traité que les patients ? Les efforts sont-ils récompensés, comment s’exprime la reconnaissance (prime, légion d'honneur, congés...) ? Cette manifestation de la reconnaissance est-elle acceptée par les acteurs concernés ? Accorde-t-on le droit à l’erreur ? En cas de pépin, cherche-t-on à identifier les responsabilités collectives plutôt qu’individuelles (bouc-émissaire) ? Valorise-t-on ce qui marche bien, félicite-t-on les bons éléments, célèbre-t-on les bonnes initiatives ? Certains témoignages de générosité (bénévolat...) sont-ils mis en avant ? Les populations moins visibles (les jeunes) sont-ils intégrés dans la réflexion ? La bonté n'aurait-elle pas privilégié la visite protégée et encadrée dans les EHPAD plutôt que l'isolement des personnes âgées, fragilisées et proches de leur fin de vie ? Comment mieux encadrer ceux qui vont perdre leur emploi ou leur activité ? Comment la solidarité pourrait-elle mieux s'exprimer ou plus efficacement ? Comment le manager s'assure-t-il du bon état psycho-émotionnel de son équipe dans le contexte sanitaire dégradé et à distance ?
Principe 15 - La vérité intérieure : Le projet est-il piloté de manière transparente (effets secondaires des vaccins, réalité de comptage des cas Covid, efficacité avérée des tests et des masques...) ? La confiance est-elle installée entre le gouvernement et la population ? Si l'autorité ne sait pas, le dit-elle ? Parle-t-on ouvertement et franchement des problèmes ou laisse-t-on pourrir les situations ? Comment expliquer le maintien des transports en commun et la fermeture des remontées mécaniques en plein air ?
Principe 16 - L’ouverture au beau : Moins pertinent peut-être en période de crise, l'esthétique est remplacée par l'espoir. Est-il intégré dans la gestion de la crise et traduit visuellement sur les canaux de communication (affiches, plateaux TV, chiffres positifs et pas seulement macabres ou morbides...) ? Quelle est la place des designers dans le projet ?
Principe 17 - La joie : Chacun éprouve-t-il la joie et de l'enthousiasme à conjurer l'épidémie ? Se voit-elle ? Certains dirigeants ne devraient-ils pas être affectés à d'autres postes ? Certains ne devraient-ils pas être invités à prendre davantage la parole ? La joie se trouvant dans l'action, comment pousse-t-on la population à agir plutôt qu'à subir ?
Principe 18 - Le réel, l’adaptabilité dans l’ici et le maintenant : Comment mesurer fidèlement l'efficacité du dispositif (quanti et quali) mis en œuvre ? Les indicateurs sont-ils fiables, objectifs, complets et partagés par tous ? Comment anticiper au mieux les risques et les opportunités du projet ? En cas de dysfonctionnements, est-on en mesure de les identifier, de les remonter, de les traiter et de mieux les prévenir à l'avenir ? De manière générale, quelle est la qualité de la veille et fait-on confiance aux remontées du terrain ? Les dirigeants vont-ils sur le terrain ? Des check-lists existent-elles pour s’assurer du respect des procédures et éviter le « risque de l’expert » qui ne vérifie plus parce qu’il pense maîtriser le geste et savoir mieux que les autres ? Quelle efficacité des procédures ? Des systèmes informatiques ? Que faudrait-il faire pour qu'ils le deviennent ? Etc
Chiffrage et conclusion
Ce ne sont ici que quelques questions que la grille des 18 principes nous invite à nous poser et nul doute qu'une réunion créative permettrait d'en trouver d'autres et d'identifier des réponses pertinentes pour chacune d'entre elles. Ce questionnement nous interroge notamment sur des solutions possibles ou des chantiers à engager qu'on a très peu entendus sur les plateaux TV ou dans la bouche de nos dirigeants, notamment les besoins :
- De simplifier le millefeuille bureaucratique du système de santé et de donner davantage de pouvoir au local (les régions notamment),
- De faire davantage entrer les techniques créatives comme le Design Thinking dans l'administration,
- D'apprendre à l'administration à rédiger des procédures en 3 pages,
- De mieux faire travailler le politique avec le monde universitaire et scientifique (comme au Royaume Uni où les députés visitent dans tous les domaines les laboratoires de recherche : cybersécurité...),
- De demander au monde de la recherche de défendre le doute et la divergence de vue, propres à toute démarche scientifique,
- De faire davantage travailler ensemble médecine humaine, vétérinaire et sciences de l'environnement (projet "One Health"),
- De s'interroger sur les outils de la démocratie participative (faire voter les mesures conservatoires...),
- De confier la logistique et l'approvisionnement au privé pour s'affranchir des lourdeurs des appels d'offres publics et bénéficier de leur savoir-faire,
- De réfléchir aux "méta-conséquences" de la crise en convoquant la philosophie, l'anthropologie, la spiritualité et en envisageant un monde socio-économique plus respectueux du vivant,
- De s'inspirer du biomimétisme pour gérer la crise et les dysfonctionnements observés,
- De travailler le renforcement de l'immunité (alimentation, sport) et le développement des médecines prophylactiques,
- De remettre la transparence, la jeunesse, la vie, l'espoir, la responsabilité et l'initiative individuelles au cœur du discours.
Si on le souhaite, il est également possible de quantifier le modèle en affectant une note (de 1 à 10) à chacun des 18 principes afin d'obtenir un score global. Le tableau suivant tente de simuler l'exercice sur la base d'une évaluation nécessairement personnelle mais qui pourrait être objectivée par un sondage auprès de la population :
On observe que l'évaluation globale de la gestion de la crise du Covid par les pouvoirs publics est de 4.16 sur 10 (moyenne arithmétique des notes obtenues sur chacun des principes) ce qui est globalement navrant au regard des critères qu'aurait logiquement adopté la nature. Le même exercice pourrait être réalisé entre les pays afin d'apprécier, principe par principe, les différentes approches nationales et culturelles.
Une telle étude comparative intéressera peut-être le monde de la recherche afin de rendre nos sociétés globalement plus harmonieuses, plus résilientes et finalement plus humaines.